Déficience ou handicap visuel ? Ces deux expressions sont en effet, souvent utilisées comme si elles étaient synonymes. Et on entend aussi bien parler de handicap visuel ou de déficience visuelle pour exprimer indifféremment une insuffisance ou même une absence de vision.
L'amblyopie ou la cécité sont tour à tour appelées déficience ou handicap. Et pourtant, ces 2 mots ont des sens bien différents. Le déficit est un solde négatif dans un bilan, et la déficience marque bien une insuffisance, un manque.
Alors que « handicap », mot d'origine anglaise désigne dans le domaine des courses un supplément de poids ou de distance que l'on impose à des chevaux trop rapides pour diminuer leur chance de succès et les ramener à plus d'égalité avec les autres chevaux.
Il convient d'utiliser ces deux mots de façon appropriée en fonction de la situation et du contexte.
La déficience visuelle est du domaine de l'ophtalmologie. Elle exprime une insuffisance ou une absence d'image due à une atteinte de l'œil ou du système cérébral qui constitue les organes de la vue. Ces atteintes peuvent être congénitales ou être provoquées par des accidents ou des maladies telle que le diabète, les rétinites, les dégénérescences maculaires, les glaucomes etc.
Le traitement des déficiences visuelles est pris en charge par le corps médical dont les outils sont les médicaments, la chirurgie et les optiques correctives.
La déficience peut laisser subsister un reste de vision que l'on indique schématiquement en 10ème, 20ème, 50ème ou 100ème de vision normale et en champ tubulaire ou périphérique.
Voilà pour la déficience.
Le handicap est tout autre chose, puisqu'il est la conséquence de la déficience. Il exprime la perturbation que cette déficience provoque dans la vie quotidienne et l'on retrouve bien là l'idée de charges supplémentaires qui affaiblit les performances.
La diminution ou la suppression de la vue diminue nos performances dans notre vie personnelle, familiale et sociale.
Le Handicap c'est de ne plus voir les obstacles autour de soi, ni les autres, ni soi-même, c'est ne plus pouvoir lire, ni écrire, ni dessiner, ni photographier, ne plus pouvoir regarder la télévision, ne plus pouvoir se déplacer seul, ni conduire, souvent ne plus pouvoir exercer son métier etc.
On pourrait logiquement penser que l'importance du handicap est proportionnelle à l'importance de la déficience. Et bien, il n'en est rien parce que de nombreux facteurs interviennent et modulent le handicap.
Il y a 3 facteurs principaux à considérer :
De la combinaison de ces 3 facteurs, il résulte une grande variabilité dans le poids du handicap. Ainsi pour une même déficience visuelle on peut se trouver en face de situations extrêmement différentes.
Prenons 2 cas caractéristiques :
Ces deux attitudes devant le handicap ne sont pas théoriques, elles existent vraiment et en grand nombre. Entre les deux bien sûr, on trouve une grande variété de situations mais qui se caractérisent pour beaucoup par une insuffisance d'autonomie.
Ainsi posée, la distinction entre déficience visuelle et handicap visuel, est beaucoup plus claire et différenciée :
In fine, ce qu'il faut retenir c'est que pour un certain nombre d'entre nous, le formidable handicap qui est encore en travers de notre route, est un obstacle qui peut être patiemment démonté. Bien sûr, il subsistera toujours des actes pour lesquels la vue reste irremplaçable mais cela n'est pas l'essentiel. Ce qu'il faut, c'est découvrir tous les aspects positifs d'une telle reconversion, et en particulier une approche des autres et des événements, différente, raisonnée, intuitive et riche.